Rien ne s'oppose à la nuit
Rien ne s’oppose à la nuit
Delphine de Vigan
Août 2011
Mon avis :
Difficile de passer à côté de ce livre phare de la rentrée littéraire, qui fut sélectionné sur la liste des nominés au Goncourt.
Delphine de Vigan s’attaque à un vaste sujet personnel : sa mère, Lucile. Il s’agit d’une biographie romancée de la vie de cette femme fragile, qui n’aura trouvée d’issue que dans le suicide.
La construction du « roman » est très intéressante : on assiste en « live » à sa construction, avec les doutes et difficultés de l’auteur, les réticences à témoigner de cette famille meurtrie.
L’histoire de cette famille est en effet très dure, parsemée de drames et de secrets.
Lucile est un personnage attachant, à part, d’une beauté inouïe. C’est elle qui se trouve en photo sur la couverture du livre. Mais Lucile va sombrer petit à petit dans la drogue et dans la folie, sous les yeux de l’auteur et de sa petite sœur. L’anti mère parfaite, mais qui a fait de son mieux d’après ses propres termes.
Ce qui est le plus troublant dans cette histoire, c’est justement de se dire que c’est une histoire vraie. J’ai maintes fois regardé la photo de la couverture, à la recherche d’indices sur cette femme, ce qu’elle pouvait penser, ce à quoi elle pouvait rêver.
Alors je dirais que Delphine de Vigan se sort très bien de cet exercice littéraire et intimiste. J’ai longtemps hésité à acheter ce roman dont tout le monde parlait pour le simple fait que je me disais « mais qui ça intéresse l’histoire de famille de Delphine de Vigan ??? », cela doit être très voyeur, très Paris-Match larmoyant.
Finalement, non, c’est très prenant et très bien écrit, malgré je trouve quelques longueurs vers la fin. En tout cas, un bel hommage à sa maman.
Delphine de Vigan n’a pas eu le Goncourt, mais vient d’obtenir le prix du roman Fnac.
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